dimanche 28 décembre 2008

SIREN BLOOD CURSE / Test PS3 : Un Japon cauchemardesque




D'abord morcelé en chapitres téléchargeables, Siren Blood Curse
est finalement sorti "dans les bacs" avec une discrétion dommageable.

Il s'agit du premier opus PS3 de la saga Forbidden Siren.
Faisant suite à deux épisodes PS2, cette aventure horifique
est une sorte de remake de Forbidden Siren, premier du nom.
On y retrouve des personnages emblématiques comme l'odieux flic zombifié mais on assiste aussi à l'introduction de personnages occidentaux. Ce parti-pri plutôt marketing est heureusement vraiment bien géré et ne dénature pas l'esprit très japonais
de la série.

Sur le plan visuel, le passage à la "next gen" fait plaisir à voir,
les personnages sont atrocement expressifs, les décors sont crades
et détaillés à souhait.
La console n'est pas poussée dans ses derniers retranchements mais c'est plaisant de retrouver la direction artistique subtile qui fait la marque de fabrique de cette série.
Les fans des films originaux d'Hideo Nakata (Dark Water, Ring)
se sentiront chez eux.

On est loin de la joyeuse extermination de zombies d'un Resident Evil 4.
Ici pas de lance-roquettes et c'est avec un petit scalpel qu'on peut passer tout un niveau à lacérer des infirmières anthropophages.
Le niveau de stress est constant et la classification 18+ semble justifiée.
L'angoisse atteint son comble lorsqu'on incarne la petite Bella Monroe, celle-ci n'a aucune arme et passe son temps à se faufiler entre les monstres ou à les observer terrée au fond d'un placard.

Le système de jeu reprend le système central de la vision "Shibito".
La plupart des personnages jouables ont le pouvoir psychique de voir par les yeux de chacun des ennemis (les shibitos) présents dans le niveau, passant d'une vision à une autre, comme on scane les stations de la bande FM.
Sur le plan de l'interface de jeu, cette vision est maintenant affichée en "split screen", une innovation plutôt ergonomique comparé à la vision plein écran des épisodes PS2.

La jouabilité rebutante de la saga a quand même fait de gros progrès à l'occasion de cette refonte PS3.
C'est d'ailleurs le seul épisode des Siren que j'ai terminé à ce jour.

Cependant, le jeu n'est pas exempt de défauts.
La critique de l'obscurité excessive, circulant sur le net est pleinement justifiée.
Même en argumentant que ce défaut fait partie de l'horreur du jeu, on crise de se retrouver trop souvent "alone in the dark".
Même avec la lampe torche allumée, l'option luminosité poussée au max, on se demande encore si les responsables du lighting des décors n'ont pas oublié de finir leur boulot.

De même, la game mecanic des derniers niveaux tourne au cauchemard lorsque la moitié de l'écran est monopolisée par une vision shibito illisible et l'autre moitié occupé par un décor aveuglant sous l'orage, le tout secoué par des mouvements de caméra à vomir. Vers la fin, certaines missions sont d'une logique contestable et le recours à une soluce devient une quasi nécessité.

Malgré ces doléances, Siren Blood Curse, reste une expérience de jeu à part, une aventure onirique jusqu'au bout de l'horreur.
Silent Hill peut commencer à trembler, son challenger est bien là.

4 commentaires:

  1. Je suis d'accord sur tous les points.
    Le gameplay est pas génial, certaines énigmes sont très tirés par les cheveux, sans aucune indication.
    Par contre, ça reste une référence et certains passages sont excellents (vers la fin avec Howard et Bella dans le nid des shibito, grrrr).
    Mieux que Project zero...

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  2. merci pour ton commentaire :-)
    tu as le mérite d'avoir eu le courage de finir les 12 chapitres de ce cauchemard.

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  3. Oh le policier!! Ou que tu sois je te tuerai !!

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  4. Superbe revue JB, bien détaillée comme d'hab!

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